Stéphane GRAPPELLI
né à Paris le 26
janvier 1908, mort à Paris le 1er décembre 1997
" Il est pareil à ces jongleurs qui envoient dix assiettes en l'air et les récupèrent toutes "
Yehudi MENUHIN
Autodidacte de génie, à la fois violoniste, pianiste et
compositeur, amoureux de tous styles de musique, GRAPPELLI représente la plus
belle aventure du jazz français. Aventure de son œuvre mais aussi de sa vie :
Orphelin de mère à l'âge de quatre ans, le petit GRAPPELLI sera confié, durant
la guerre, à une institution religieuse et connaîtra une enfance tourmentée.
1920 Stéphane touche à son premier violon. Un vulgaire
crincrin, laissé en gage chez un cordonnier, que son philosophe et mélomane de
père lui achète en disant "Apprends la musique, c'est la clef de tout
". Cette musique, il l'apprendra alors en autodidacte, dans les fosses
d'orchestre des cinémas muets.
1927-1933 Il joue dans l'orchestre de GREGOR, le Ray VENTURA
de l'époque : " J'étais second piano. Un soir, au Broadway, une boîte
niçoise mal famée, Gregor m'a mis un violon entre les mains. J'étais pompette.
J'ai joué à ma façon : jazz ".
1934 Rencontre décisive avec Django REINHARDT, avec lequel
il fonde le Quintette du Hot Club de France. " Django, c'était une
philharmonie à lui tout seul !" dit-il.
1940-
1946-1947 Il reforme en France le Quintette du Hot Club de
France avec Django REINHARDT. Mais le cœur n'y est plus. GRAPPELLI entreprend
alors une carrière en soliste et s'impose très vite comme l'un des meilleurs
violonistes à travers le monde.
1969 Brillante participation au Festival de Newport.
1973 Invité spécial du Festival de Cambridge où il obtient
un succès retentissant.
1974 Triomphe au Carnegie Hall de New York. Il compose cette
même année sa première musique du film pour " Les Valseuses " de
Bertrand BLIER.
1975 Stéphane GRAPPELLI reçoit
1988 Pour célébrer ses quatre-vingt ans, GRAPPELLI donne un concert,
à Londres, avec Yehudi MENUHIN âgé de soixante-douze ans. Sur scène, on dirait
deux adolescents en train de se faire une blague et c'est le délire. Cette même
année, dans une interview à l'Express, GRAPPELLI dira : " Toute ma vie,
j'ai été un peu misérable physiquement ... Mais voilà, j'ai tenu ! ". Il
tiendra encore neuf ans, jusqu'à sa mort en 1997.
" Avec moi, la poste peut se mettre en grève : je n'ai
pas de message à délivrer ".
Ironique GRAPPELLI qui nous laisse une œuvre monumentale :
Il est l'un des musiciens de jazz qui a le plus enregistré :
plusieurs dizaines d'albums avec les grands, Yehudi MENUHIN, Oscar PETERSON,
Duke ELLINGTON, Baden POWELL, Gary BURTON, Martial SOLAL et Didier LOCKWOOD.
Parcourant tous les continents avec son violon et son
talent, il fut le premier jazzman européen à conquérir l'Amérique.
Influencé par MOZART, RAVEL et DEBUSSY, il conserve, même
dans ses swings les plus délirants, une spécificité classique à son instrument.
Appartenant à la génération des grands improvisateurs du
Middle Jazz, c'est un génie de la paraphrase, colorant le thème le plus anodin
en mélodie inoubliable, comme lui...
BIBLIOGRAPHIE
" Mon violon pour tout bagage " de Stéphane
GRAPPELLI aux Editions Calmann-Lévy
Biographie réalisée par
les services de documentation interne de Radio-France :
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-musiques/biographies/fiche.php?numero=281