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Le Fantôme d'Henri Langlois (2004), film de Jacques Richard

Le cinéaste explique que, sans être hagiographique, il a tenu à réhabiliter Henri Langlois. Le film a d'ailleurs pour sous-titre Gloire à celui par qui le scandale existe. "Je n'ai pas gommé les défauts ou les bizarreries de Langlois, bien au contraire, cela faisait partie de l'homme. Chez lui, les défauts concouraient aux réussites", souligne Jacques Richard. "Je me suis heurté à la résistance de ceux qui ne voulaient pas voir ressurgir le fantôme d'Henri Langlois, car il est resté, au-delà des années, la mauvaise conscience du cinéma français. Henri Langlois était le défenseur de ce qu'il ''appelait les "mauvais élèves", ceux qui disent "non" au système, et veulent faire avancer les formes du Septième art (...) il était un visionnaire, un "metteur en scène au talent d'architecte", auquel on n'a jamais donné les moyens nécessaires pour sauver ce qui, aujourd'hui, distingue la France dans le paysage cinématographique mondial : la plus importante cinémathèque du monde."

Le réalisateur :  Auteur de plusieurs longs métrages de fiction, dont Ave Maria (1984) et Cent francs l'amour (1985), Jacques Richard a également signé une dizaine de courts-métrages, notamment, en 1991, Langlois monumental, déjà consacré au mythique patron de la Cinémathèque.

Henri Langlois et la cinémathèque : En 1936, Henri Langlois est, avec Georges Franju, Jean Mitry et Paul-Auguste Harlé, l'un des fondateurs de la Cinémathèque Française, établissement destiné à conserver et restaurer les films. Cinéphile passionné, Langlois est le charismatique animateur de cette institution. En février 1968, le Ministère de la Culture décide de ne pas renouveler le contrat d'André Malraux, considéré comme un mauvais gestionnaire, ce qui suscite de vives protestations de la part de nombreuses personnalités du cinéma, en premier lieu les chefs de file de la Nouvelle vague, de Truffaut à Godard, assidus de la Cinémathèque. Pour beaucoup, ce mouvement de révolte annonce les événements de mai. Maintenu à son poste, Langlois crée en 1972 le premier musée du cinéma du monde. Un Oscar d'honneur et un César sont bientôt décernés à Langlois pour l'oeuvre qu'il a accomplie en faveur du 7e art. Il disparaît en 1977.

Un film en deux parties : Le film est découpé en deux parties : la première, d'une durée d'1h45, s'étend de la création de la Cinémathèque à l'avènement de la Nouvelle vague : il y est notamment question du sauvetage des films pendant l'Occupation, du travail de conservation et de différentes polémiques. La seconde partie (1h47) s'ouvre sur la fameuse "Affaire Langlois" qui éclata peu avant mai 68, et éclaire différentes facettes de la personnalité du directeur de la Cinémathèque, jusqu'à son décès en 1976.

Un projet difficile à monter : Jacques Richard confie que "Le Fantôme d'Henri Langlois ne fut pas un film évident à monter. "En effet, il était difficile de faire partager aux financiers du cinéma un projet qui était très clair dans mon esprit, mais terriblement virtuel sur le papier", explique-t-il. "Le tournage s'est étalé sur six années, et la postproduction sur plus d'un an (...) En produisant moi-même ce film, j'ai pu conserver la direction artistique des opérations. Mon film dure 3H30, personne ne m'aurait accompagné dans cette durée hors norme, et pourtant saluée aujourd'hui dans les festivals du monde entier."

source : http://www.allocine.fr/film/anecdote_gen_cfilm=57034.html

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