Classification des mammifères

Les mammifères forment une sous-classe actuellement représentée par environ 4 200 espèces, et habituellement divisée en trois groupes : les monotrèmes, les marsupiaux et les mammifères placentaires.

1. Les monotrèmes

Les monotrèmes forment un ordre, représenté par les échidnés (cinq espèces) couverts de piquants et l’ornithorynque à bec de canard. Leurs appareils digestif, urinaire et génital s’ouvrent en un orifice unique, le cloaque, et les femelles pondent des œufs ; deux caractéristiques qui en font les plus primitifs de tous les mammifères. On ne les trouve qu’en Australie, en Tasmanie et en Nouvelle-Guinée.

2. Les marsupiaux

Les marsupiaux (koalas, kangourous, opossums…) sont caractérisés par leur mode de reproduction qui est loin d’être aussi achevé et perfectionné que celui des mammifères placentaires. Le développement du jeune commence dans l’utérus, mais ne s’y déroule pas en totalité. En effet, environ 2 semaines après la fécondation, la larve est expulsée ; elle poursuit sa croissance dans la poche ventrale de la femelle (poche marsupiale), dans laquelle débouchent les glandes mammaires.

Les marsupiaux sont apparus sur Terre il y a plus de 100 millions d’années et se sont développés sur tous les continents à l’exception de l’Afrique. La compétition écologique avec les mammifères placentaires plus évolués jouant en leur défaveur, ils se sont peu à peu éteints. Ils ont survécu en Australie, Tasmanie et Nouvelle-Guinée, où les mammifères placentaires ne sont apparus que très tard, introduits par l’homme, ainsi qu’en Amérique du Sud.

3. Les mammifères placentaires

Les mammifères placentaires présentent le mode de reproduction le plus évolué : le jeune effectue la totalité de son développement dans l’utérus, au sein de l’organisme maternel. Il y est nourri par l’intermédiaire d’un placenta (d’où l’appellation de mammifères placentaires).

3.1. Ordre des insectivores : taupes, musaraignes, hérissons

Les insectivores sont des mammifères de petite taille, principalement terrestres, dont le régime alimentaire est essentiellement composé de petits invertébrés : insectes bien sûr, mais aussi araignées, vers… Ce groupe comprend notamment les hérissons, les musaraignes et les taupes.

3.2. Ordre des macroscélides : rats à trompe

Les rats à trompe forment un groupe à part qui réunit de petits animaux à l’allure de musaraignes, mais dont le museau se termine en forme de petite trompe plus ou moins retroussée — ils sont également appelés musaraignes-éléphants. Ils vivent en Afrique et se nourrissent d’invertébrés, mais aussi de graines ou de fruits.

3.3. Les " édentés " (ordres des xénarthres, des tubulidentés et des pholidotes)

Le terme " édentés " correspond à une ancienne division de la classification des mammifères, mais qui n’a plus court aujourd’hui. Les édentés rassemblent en fait trois ordres de mammifères, qui ont toutefois pour caractéristique commune de présenter une dentition différente de celle des autres mammifères.

3.3.1. Ordre des xénarthres : fourmiliers, tatous et paresseux

Les fourmiliers sont caractérisés par leur long museau en forme de tube, leur petite bouche dépourvue de dents et leur longue langue gluante grâce à laquelle ils capturent termites et fourmis qui constituent leur nourriture quasi exclusive. Les tatous ont le corps couvert d’une carapace articulée. Les paresseux sont tellement bien adaptés à leur vie arboricole (ils passent leur vie accrochés aux branches grâce à leurs fortes griffes) qu’ils sont incapables de se déplacer normalement au sol.

3.3.2. Ordre des tubulidentés : le cochon de terre

Ils sont représentés par le seul oryctérope (Orycteropus afer) d’Afrique sub-saharienne, au museau semblable à un groin qui lui a valu son autre nom de cochon de terre.

3.3.3. Ordre des pholidotes : les pangolins

Ce sont les pangolins, dont le corps est couvert de larges écailles qui forment une véritable cuirasse. Ils se roulent en boule lorsqu’ils se sentent menacés, et se nourrissent de termites et de fourmis à la façon des fourmiliers.

3.4. Ordre des lagomorphes : lièvres et lapins

Longtemps classés parmi les rongeurs, les lagomorphes forment en fait un groupe à part, caractérisé par la présence de deux paires d’incisives à croissance continue sur la mâchoire supérieure, au lieu d’une seule chez les rongeurs. Ils sont représentés par les lapins, les lièvres et les pikas. Ces derniers sont de petits mammifères qu’on ne trouve que dans les hautes montagnes d’Amérique du Nord et d’Asie centrale. Contrairement aux lapins et aux lièvres, ils ont des pattes postérieures réduites et une queue quasiment absente.

3.5. Ordre des rongeurs

Les rongeurs sont caractérisés par leurs incisives à croissance continue, une paire par mâchoire, qui s’usent en raison des frottements. Ils sont divisés en quatre sous-ordres : les sciuromorphes (écureuils, castors, marmotte…), les myomorphes (souris, rats, hamsters…), les hystricomorphes (porcs-épics de l’Ancien monde) et les caviomorphes (ragondin, agouti).

Selon certains auteurs toutefois, les rongeurs forment un super-ordre ; les sciuromorphes, myomorphes, hystricomorphes et caviomorphes formant des ordres.

3.6. Les ongulés (ordres des hyracoïdes, des proboscidiens, des artiodactyles et des perissodactyles)

" Ongulés " est un terme de classification pratique qui désigne les mammifères herbivores dont les membres se terminent par des sabots, mais il ne correspond pas à une division de la classification scientifique. Les ongulés réunissent en fait quatre ordres distincts.

3.6.1. Ordre des hyracoïdes : les damans

Les damans sont des animaux à l’allure de rongeurs mais aux pattes terminées par de petits sabots, en réalité proches des éléphants. On en connaît une dizaine d’espèces.

3.6.2. Ordre des proboscidiens : les éléphants

Les seuls représentants actuels du groupe des proboscidiens (du grec proboscis, " trompe ") sont les éléphants.

3.6.3. Ordre des artiodactyles : bœuf, chèvre, girafe, hippopotame…

Les artiodactyles rassemblent les ongulés à nombre pair de doigts.

3.6.4. Ordre des périssodactyles : cheval, tapir, zèbre, rhinocéros…

Les périssodactyles sont des ongulés à nombre impair de doigts, par opposition aux artiodactyles.

3.7. Ordre des siréniens : dugong et lamantins

Les siréniens sont des mammifères marins représentés seulement par quatre espèces actuelles : trois espèces de lamantins et une espèce de dugong. Jusqu’à la fin du xviiie siècle, il en existait une cinquième espèce, la rhytine de Steller qui, découverte en 1742 par W.-G. Steller, a été exterminée par les marins en quelques dizaines d’années. Les siréniens vivent dans les régions intertropicales du globe. Ce sont des animaux paisibles, qui se nourrissent d’algues et de plantes aquatiques. Dotés de poumons comme tous les mammifères, ils doivent remonter respirer en surface toutes les deux minutes environ.

3.8. Ordre des cétacés : dauphins, baleines

De tous les mammifères marins, ce sont les cétacés qui sont le mieux adaptés à la vie aquatique. Toutefois, ayant conservé les poumons de leurs ancêtres terrestres, ils sont obligés de remonter régulièrement en surface pour respirer. On trouve dans ce groupe les dauphins, les marsouins et les baleines.

3.9. Ordre des carnivores : des otaries au lion

Les carnivores ont les doigts munis de griffes et une dentition particulière, avec des canines développées (crocs) et certaines prémolaires transformées en dents dites carnassières, dont le rôle est de déchiqueter les chairs. Contrairement à ce que laisse supposer le nom du groupe, tous les carnivores n’ont pas un régime exclusivement carné : plusieurs sont omnivores, certains se nourrissent d’insectes et quelques-uns se nourrissent même exclusivement de végétaux.

L’ordre des carnivores était autrefois divisé en carnivores marins, ou pinnipèdes (phoques et otaries) et carnivores terrestres, ou fissipèdes (félins, canidés, etc.). Cette division, qui ne correspond pas à la réalité de l’évolution du groupe, n’a plus cours dans la classification scientifique. Ainsi, les phoques sont plus proches des belettes que celles-ci ne le sont d’autres carnivores terrestres comme les ratons laveurs ; de même, les otaries ont un ancêtre commun assez proche avec les ours, et sont très éloignées du point de vue évolutif des phoques, malgré leur ressemblance physique. Le terme de pinnipèdes reste toutefois employé couramment pour désigner l’ensemble des phoques, des otaries et des morses.

3.10. Ordre des chiroptères : les chauves-souris

Si quelques mammifères, comme l’écureuil volant, sont capables de réaliser des vols planés, les chauves-souris sont les seules à être réellement adaptées au milieu aérien et à pratiquer le vol battu au même titre que les oiseaux.

3.11. Ordre des dermoptères : galéopithèques

Présentant des caractéristiques les rapprochant à la fois des insectivores et des lémuriens, les dermoptères sont de petits mammifères arboricoles inféodés au sud-est asiatique. Ils sont représentés par deux espèces, dont le colugo, habitant des forêts des Philippines.

3.12. Ordre des scandentiens : toupayes

Successivement rapprochés des lémuriens, des insectivores et des rats à trompe, les toupayes sont aujourd’hui classés dans un ordre à part, celui des scandentiens. Ce sont de petits mammifères à longue queue (aussi longue que leur corps) qui vivent dans les forêts pluvieuses de l’Asie du Sud-est. Diurnes, ils sont de mœurs mi-arboricoles mi-terrestres. Ils se nourrissent de fruits, de végétaux, d’insectes et de petits mammifères.

3.13. Ordre des primates : lémuriens, singes et homme

Les primates sont les mammifères qui ont le cerveau le plus développé, avec les dauphins et les éléphants. Le cortex cérébral recouvre les hémisphères cérébraux ; le volume du cerveau et par conséquent du crâne, augmentent. Les yeux sont dirigés vers l’avant, et non sur les côtés comme chez les autres mammifères, ce qui autorise une vision binoculaire performante. Si la vision est développée, l’odorat, au contraire, a régressé. Les Primates sont plantigrades (ils marchent sur la plante des pieds) et sont souvent — au moins en partie — bipèdes. Les doigts portent des ongles plats et non des griffes.

Les primates comprennent deux grands groupes : les lémuriens d’une part, les tarsiers et les singes d’autre part. C’est dans ce second groupe que l’on trouve l’espèce humaine, dans la famille des hominidés, aux côtés des chimpanzés, du gorille et de l’orang-outang.