Les mammifères

Présentation

mammifères, ensemble de vertébrés tétrapodes (à quatre membres) et à sang chaud, caractérisés par la présence de poils et de mamelles productrices de lait.

Les mammifères rassemblent environ 4 800 espèces dont près d’un quart (1 130 précisément) est, selon l’Union mondiale pour la nature (UICN), menacé de disparition à plus ou moins court terme. Groupe le plus connu et le mieux étudié du règne animal, c’est aussi celui dont fait partie l’espèce humaine.

Caractéristiques anatomiques

Les deux caractéristiques essentielles des mammifères, qui les distinguent du reste du règne animal, sont la présence de poils et de mamelles. Comme les oiseaux, ce sont des animaux à sang chaud, qui maintiennent leur température interne constante (homéothermie). Ce sont également les vertébrés dont le système nerveux est le plus complexe.

Peau

La peau des mammifères, couche la plus externe du corps, remplit plusieurs rôles : elle sert de première barrière contre les agents infectieux, aide à réguler la température interne (le phénomène de la transpiration, par exemple, permet d’évacuer la chaleur, tandis que la contraction des muscles horripilateurs des poils — la " chair de poule " — en produit), sert d’organe sensoriel grâce à la présence de récepteurs tactiles, et d’organe excréteur grâce à la présence de glandes (notamment les glandes sudoripares).

Elle est constituée de trois couches distinctes : la couche interne (hypoderme) contient des réserves de graisse, la couche médiane (derme) est celle dont on tire le cuir chez les espèces exploitées pour cette raison, la couche externe (épiderme) est faite de plusieurs couches de cellules qui se renouvellent en permanence ; la plus externe de ces couches est constituée de cellules mortes remplies de kératine.

Productions cornées

Chez la plupart des mammifères, la peau est couverte de poils, qui forme une fourrure, parfois parsemée de piquants (échidnés, hérissons). Mais le corps fabrique aussi d’autres éléments cornés de type divers : cornes, sabots, griffes, ongles ou encore écailles.

Glandes

La peau abrite un certain nombre de glandes épidermiques : notamment les glandes sudoripares qui produisent la sueur, les glandes sébacées qui fournissent un sébum destiné à lubrifier le poil, et les glandes hédoniques (odorantes) qui jouent un rôle dans la reconnaissance entre individus et dans l’attirance des éventuels partenaires sexuels.

Des glandes sudoripares ont été identifiées chez presque tous les mammifères terrestres. Elles sont habituellement situées à la base des poils. Cependant, beaucoup de mammifères n'ont qu'un petit nombre de glandes sudoripares fonctionnelles. Chez les chiens et les chats, par exemple, seules les glandes des plantes des pieds sont fonctionnelles. Beaucoup de mammifères ont des glandes odorantes situées dans le tégument en divers endroits du corps. Les fluides sécrétés par ces glandes interviennent dans la communication olfactive entre individus. Les glandes de Meibom, situées sur le bord des paupières, sécrètent un film huileux qui couvre et protège l'espace compris entre l'orbite et la paupière. Ce film retient la pellicule de larmes qui humecte l'orbite. Une sécrétion des glandes cirières de l'oreille évite l'intrusion de particules étrangères dans l'oreille interne.

Les glandes mammaires sont des glandes épidermiques modifiées qui ne sont complètement développées que chez les femelles adultes et n’existent que sous forme rudimentaire chez les mâles. Elles sécrètent le lait destiné à nourrir les jeunes.

Cerveau

Le cerveau des mammifères se distingue de celui des autres vertébrés par le développement du cortex cérébral (néocortex), qui recouvre les hémisphères cérébraux et assure un grand nombre de fonctions, notamment la coordination des activités sensorielles et motrices, ainsi que celle des comportements non réflexes. Ce néocortex atteint son degré de développement le plus élevé chez les primates, et particulièrement chez l’homme.

Cœur

Le cœur et les poumons sont séparés de la cavité abdominale par un muscle plat, le diaphragme, et sont protégés par la cage thoracique. Le cœur est divisé en quatre cavités cloisonnées (deux oreillettes et deux ventricules), adaptation qui permet la séparation totale du sang veineux chargé de dioxyde de carbone et du sang artériel chargé d’oxygène.

Membres et squelette

La plupart des mammifères ont quatre membres (ce sont des tétrapodes), habituellement des pattes, mais ces dernières peuvent avoir évolué en nageoires, comme chez les phoques et les otaries ou en ailes, comme chez les chauves-souris. Dans certains ordres, les membres postérieurs sont réduits à de petits vestiges sous-cutanés (cétacés), ou ont complètement disparu (siréniens).

Parmi les caractéristiques communes du squelette, on trouve l'articulation entre les os du tibia et du tarse au niveau des chevilles, la chaîne d'osselets de l'oreille moyenne et l'articulation de la mâchoire inférieure sur les os du crâne. Les mammifères, à l'exception des siréniens, de certains paresseux et des fourmiliers, possèdent sept vertèbres cervicales, quelle que soit la taille du cou.

Reproduction

La fécondation est interne, grâce à la copulation, pratiquée par tous les mammifères sauf les monotrèmes (échidnés et ornithorynque), chez lesquels le transfert des cellules sexuelles du mâle à la femelle se fait par accolement des cloaques (orifice unique dans lequel débouchent les organes excréteurs et génitaux).

Là encore, à l’exception des monotrèmes, qui présentent la particularité de pondre des œufs et sont donc ovipares, les mammifères sont des animaux vivipares ; le développement de l’embryon s’effectue dans l’utérus, à l’intérieur du corps de la mère, ce qui affranchit les mammifères des risques et des aléas liés à la ponte d’œufs. Les marsupiaux forment toutefois un groupe à part, plus primitif : la gestation proprement dite ne dure que de 10 à 15 jours, après quoi le développement s’achève dans une poche située sur le ventre de la mère.

La plupart des petits des mammifères ne sont pas suffisamment développés pour mener une existence indépendante juste après la naissance. Ils doivent être l'objet de soins attentifs au moins pendant une partie de leur enfance. L’allongement de cette période de dépendance, très important chez les primates, permet de prolonger l’apprentissage des jeunes et a favorisé, au cours de l’évolution, l’apparition de comportements de plus en plus complexes.

Vie sociale

Les mammifères ont des organisations sociales variées, de la vie en solitaire à la vie de groupe. Dans l’ordre des carnivores, beaucoup d’espèces présentent une vie sociale élaborée et hiérarchisée : c’est le cas notamment des loups et des chacals, qui chassent en groupe, et des mangoustes, qui forment des sociétés très soudées et qui pratiquent l’entraide sociale, s’associant même pour faire fuir les prédateurs. La plupart des primates vivent également en sociétés relativement complexes.

Les rats-taupes nus (Heterocephalus glaber) de l’est de l’Afrique sont un cas unique : ce sont les seuls mammifères, mais aussi les seuls vertébrés, à présenter une organisation sociale similaire à celle des insectes sociaux comme les abeilles et les termites, avec des individus répartis en castes aux fonctions bien précises, et un seul couple reproducteur pour toute la colonie.

Origine et évolution

Les mammifères sont probablement apparus sur Terre au début du mésozoïque. Ils ont évolué à partir d'un groupe de reptiles, les thérapsides ou reptiles mammaliens (proches des mammifères par certaines de leurs caractéristiques anatomiques), qui vivaient il y a plus de 200 millions d’années. Les plus anciens fossiles de mammifères ont été trouvés dans des roches datant du jurassique. À cette époque, on pense qu’il existait seulement cinq ordres distincts de mammifères. Ces derniers se sont diversifiés il y a 65 millions d’années, après la disparition des dinosaures, occupant peu à peu tous les milieux disponibles.

Diversité

La taille des mammifères est extrêmement variable : le plus grand mammifère, le rorqual bleu ou baleine bleue (Balaenoptera musculus), dépasse 30 m de long (c’est sans doute le plus grand animal que la Terre ait jamais connu) et pèse quelque 150 t, alors que le plus petit, une musaraigne appelée pachyure étrusque (Suncus etruscus), mesure moins de 5 cm de long et pèse à peine 2 g.

Les mammifères se sont adaptés à tous les milieux : terrestre (sur terre, sous terre, dans les arbres), aquatique et aérien (chauves-souris). Leur régime alimentaire, comme leur mode de vie, est lui aussi très varié : herbivore, carnivore, insectivore ou omnivore.